Définition de DMT, E

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : kou-vêr ; le t ne se lie pas ; un couvert élégant ; dites : un kou-vêr élégant ; au pluriel, l's ne

DÉFINITIONS

1
Ce dont on couvre une table, nappe, assiettes, cuillers, fourchettes, etc. avant de servir les mets.
On apporte la nappe et l'on met le couvert
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. X
La vieille.... met le couvert
de Jean de LA FONTAINE dans Fauc.
Sur un tapis de Turquie Le couvert se trouva mis ; Je laisse à penser la vie Que firent ces deux amis
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. I, 9
Mais, que vois-je ! de bons amis Que rassemble un couvert bien mis
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Acad. et Cav.
Grand couvert, repas qu'un monarque fait en public avec un certain cérémonial.
Mais je vois en pitié le Crésus imbécile Qui jusque dans les champs me transporte la ville ; Avec pompe on le couche, on l'habille, on le sert, Et Mondor au village est à son grand couvert
de Jacques DELILLE dans Homme des ch. I
Petit couvert, repas sans cérémonie des rois et princes.
Elles [les princesses] mangèrent à leur petit couvert
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Babyl. 4
2
L'assiette, la serviette, la cuiller, la fourchette, le couteau et le verre de chaque convive. Mettez un couvert pour Monsieur.
Il y avait dans un coin cinq ou six couverts où se mettaient tantôt les unes [des princesses] tantôt les autres, mais qui n'étaient tenus par personne
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 32, 121
Alexandre dressa pour le festin une tente qui contenait cent tables, où par conséquent il pouvait y avoir neuf cents couverts
de Charles ROLLIN dans Hist. anc. Oeuvres, t. VI, p. 191, dans POUGENS
On lui apporta un couvert ; il se jeta d'abord sur l'omelette avec tant d'avidité qu'il semblait n'avoir mangé de trois jours
de Alain René LESAGE dans Gil Blas, I, 2
Avoir toujours son couvert mis chez quelqu'un, être certain qu'on y sera toujours reçu à dîner.
3
La cuiller et la fourchette réunies. Une douzaine de couverts d'argent à filet.
4
Étui garni d'un couvert et du couteau. Couvert de vermeil. Il porte toujours son couvert en voyage.

HISTORIQUE

1
XVe s.
Messire Gautier de Passac et messire Guillaume de Lignac demourerent avec les chevaliers et les menerent en une belle chambre où on avoit couvert pour disner
de Jean FROISSART dans II, III, 85
Madame ma mère vit que l'on servait madame la Dauphine à couvert, et madame la duchesse de Bourgogne point
de Léon de LABORDE dans Émaux, p. 232
Quand madame la duchesse mangeoit là où monsieur le Dauphin estoit, l'on ne la servoit point à couvert, et ne faisoit on pas d'essay devant elle, mais beuvoit en sa coupe sans couvrir
de Léon de LABORDE dans ib.
2
XVIe s.
Puis furent amenez en la grande sale, qu'ils trouverent si riche parée, et le couvert de quatre longues tables si bien ordonné que....
de Vincent CARLOIX dans V, 12

ÉTYMOLOGIE

1
Couvert 1 ; bourguig. couvar. Mettre le couvert se disait ainsi parce que, aux tables des rois et des princes, les plats, hanaps, salières avaient un couvercle, sorte de garantie extérieure contre l'empoisonnement ; de là couvert a pris le sens des assiettes, fourchette, cuiller, couteau, qu'on met devant un convive, et plus particulièrement encore, de la fourchette et de la cuiller.